Risque de rendement
Préparer financièrement sa retraite implique de mettre de l'argent de côté maintenant pour l'utiliser plus tard. Cet argent est souvent investi dans des produits financiers générant des revenus de placement qui seront utilisés pendant la retraite. Ces placements ont chacun leurs
particularités et leur niveau de risque 
.
Le risque de rendement est directement lié à l'incertitude de rendement des revenus de placement. Il n'est donc pas seulement associé à une perte de revenus, mais également aux variations possibles des revenus de placement. Il est donc impératif de prendre en considération le risque de rendement lors de la préparation de votre retraite.
Il y a
3 façons de gérer le risque de rendement :
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éviter le risque, c'est-à-dire ne pas investir votre épargne ou l'investir dans des véhicules dont le rendement est plus bas, mais garanti
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transférer le risque, c'est-à-dire le faire assumer par quelqu'un d'autre que vous, par une compagnie d'assurance, par exemple
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contrôler le risque, en choisissant le niveau de risque qui vous convient le mieux.
Pour gérer le niveau de risque lié au rendement, vous pouvez opter pour une stratégie de placement :
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prudente, qui se compose d'une proportion plus importante de placements à revenus fixes (certificat de placement garanti, obligations, etc.) et d'une plus faible proportion de titres à revenus variables (par exemple, des actions canadiennes, américaines et mondiales)
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équilibrée, c'est-à-dire qui se compose d'une part égale de placements à revenus fixes et de titres à revenus variables
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de croissance, c'est-à-dire qui comporte une plus forte proportion de titres à revenus variables.
Ainsi, votre stratégie de placement pourra inclure plusieurs types de placements, et la pondération de chacun d'eux évoluera tout au long de la période d'accumulation et de décaissement, avant et après la retraite. Évidemment, même les meilleures stratégies de placement connaissent des années de moins bon rendement.
Afin d'illustrer l'évolution de l'épargne au cours de la phase d'accumulation, le tableau 1 ci-dessous illustre, pour une personne de 60 ans, une période d'accumulation d'épargne personnelle sur 30 ans, selon 3 stratégies de placement différentes, soit prudente, équilibrée et de croissance, ainsi que des périodes de rendement différent, soit inférieur, moyen et supérieur. Dans cet exemple, le dépôt annuel d'épargne est de 5 000 $.
Il faut se rappeler que le dépôt annuel peut varier en fonction de votre revenu et de l'objectif de remplacement de revenu que vous vous êtes fixé pour votre retraite, y compris les revenus de la rente du Régime de rentes du Québec, de la pension de la Sécurité de la vieillesse et d'un régime complémentaire de retraite, pour lesquels vous n'avez pas à assumer le risque de rendement. Il faut penser également que, plus tôt vous commencez à épargner, plus l'accumulation d'épargne sera élevée.
Tableau 1 : Sommes accumulées, selon différentes stratégies de placement et différents taux de rendement, pour une personne de 60 ans, sur une période d'accumulation de 30 ans
| Stratégie prudente | = | 75 % de revenus fixes, 25 % de revenus variables |
| Stratégie équilibrée | = | 50 % de revenus fixes, 50 % de revenus variables |
| Stratégie de croissance | = | 25 % de revenus fixes, 75 % de revenus variables |
| i | = | rendement attendu selon la stratégie retenue |
| Note : | le capital investi est de 150 000 $ (30 x 5 000 $). |
Sur une période d'accumulation de 30 ans, avec des rendements moyens et une stratégie de placement prudente, vous pourriez accumuler 276 000 $ (soit 150 000 $ de capital et 126 000 $ en rendement). Avec une stratégie équilibrée ou de croissance, c'est respectivement 332 000 $ et 395 000 $ que vous pourriez accumuler avec le même capital investi. Dans le cas de la stratégie de croissance, il s'agit de près du double de rendement.
Ainsi, les stratégies comprenant davantage de titres à revenus variables procurent un rendement plus élevé (5,7 % contre 3,7 %), mais comportent plus de risque. En période de rendement moyen ou supérieur, ces stratégies procurent des montants accumulés plus élevés, alors que la prise de risque supplémentaire peut entraîner des rendements quasi identiques (3,0 % contre 2,6 %) en périodes de rendement inférieur.
Afin d'illustrer l'évolution de l'épargne au cours de la phase de décaissement, le tableau 2 présente l'âge auquel une personne aura épuisé son épargne personnelle en fonction de sa stratégie de placement et des différentes périodes de rendement.
Tableau 2 : Âge auquel une personne aura épuisé son épargne, selon différentes stratégies de placement et périodes de rendement, pour une période de décaissement débutant alors que la personne a 60 ans
| Stratégie prudente | = | 75 % de revenus fixes, 25 % de revenus variables, 5 000 $ de dépôt annuel |
| Stratégie équilibrée | = | 50 % de revenus fixes, 50 % de revenus variables , 5 000 $ de dépôt annuel |
| Stratégie de croissance | = | 25 % de revenus fixes, 75 % de revenus variables, 5 000 $ de dépôt annuel |
| Note : | il est présumé qu'un montant de 100 000 $ a été accumulé alors que la personne a 60 ans, que le retrait annuel débutant à cet âge est de 5 000 $ et qu'il est augmenté chaque année de 2 %. |
En prenant votre retraite à l'âge de 60 ans et en optant pour une stratégie de placement prudente, avec des rendements moyens, vous pourriez avoir épuisé votre épargne personnelle à l'âge de 83 ans. Grâce à une stratégie équilibrée, vous auriez de l'épargne jusqu'à 86 ans (+ 3 ans) et, grâce à une stratégie de placement de croissance, jusqu'à 91 ans (+ 8 ans).
Par contre, si les rendements sont inférieurs, vous pourriez avoir épuisé votre épargne personnelle à l'âge de 80 ans en utilisant l'une ou l'autre des 3 stratégies. Les rendements inférieurs pourraient donc devancer l'âge auquel vous pourriez avoir épuisé votre épargne personnelle de 3 ans (prudente) à 11 ans (de croissance) par rapport à une période de rendements moyens.
Cependant, si les rendements sont supérieurs aux rendements moyens, vous auriez épuisé votre épargne personnelle à l'âge de 86 ans (prudente) et à plus de 110 ans (de croissance). Les rendements supérieurs pourraient donc repousser l'âge auquel vous pourriez manquer d'épargne de 3 ans (prudente) à 19 ans (de croissance) par rapport à la période de rendements moyens.
Il est à noter également que la probabilité d'épuiser son épargne avant l'âge de 90 ans est de 100 % avec une stratégie de placement prudente. Elle tombe à 73 % avec une stratégie de placement équilibrée et à 48 % avec une stratégie de placement de croissance.
Conclusion
En conclusion, le risque de placement est souvent perçu comme négatif, mais plus votre horizon de placement est long, plus une stratégie de croissance apparaît avantageuse autant en période d'accumulation que de décaissement. Toutefois, le choix de la stratégie est bien personnel et il demeure le vôtre. Vous devez être à l'aise avec ce choix ainsi qu'avec le niveau de risque de rendement qu'il comporte.